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Team Artic Trucks

Si le monde des pick up est en pleine
expansion et que de plus en plus de marques automobiles décident de s’affronter
sur ce marché, certains de ces constructeurs n’hésitent pas à repousser les
limites de l’originalité mais aussi les limites des capacités de leur véhicule
en question. C’est ainsi que 3 marques : Toyota, Isuzu et Nissan ont
décidés de s’allier au préparateur indépendant « Artic Trucks »,
spécialisé dans la transformation de 4X4 pour pouvoir circuler sur les glaciers
en Islande. Grâce à cette alliance, il en ressort des véhicules tout à fait
hors normes et bodybuildés permettant de décupler les capacités hors route de
ces engins. Nous avons eu la chance d’en avoir 2 à l’essai, il s’agit de
l’Isuzu D-Max AT35 et du Nissan Navara AT32, deux modèles portant les même
initiale « AT » mais n’ayant pas du tout la même préparation.

Les modèles 

Ces deux véhicules sont à la base de simples
pick up de chez Isuzu et Nissan comportant donc respectivement les moteurs 2,3L
DCI 190 ch (à 3750 tr/min), 450 Nm (1500 à 2500 tr/min) de couple et 1,9L
turbodiesel de 164 ch (à 3600 tr/min) et 360Nm (de 2000 à 2500 tr/min) de
couple. Le moteur Isuzu possède également une petite particularité étant donné
qu’il arrive à répondre à la norme Euro 6 actuelle sans système SCR (Selective
catalyst reduction) et donc sans adBlue. Isuzu, arrive en effet à jouer avec la
gestion moteur (enrichissement, hausse de température des gaz d’échappement et
posts-injections) et un catalyseur à NOx pour réduire ceux-ci et passer les normes
Euro. Cela évite donc des surcoûts au consommateur et d’éventuels sources de
problèmes (surtout lorsque le client se trouve au milieu de nulle part). La
question qui se pose est donc jusqu’à quand, quelle norme, Isuzu sera – t’il
capable de conserver cet avantage ?

A côté de cela, Nissan utilise un système SCR
de façon à répondre aux normes mais possède par contre un avantage du côté de
la puissance et du couple plus important et sur une plus grande plage
d’utilisation délivré par son moteur 2,3L.

Les deux modèles essayés étaient équipé d’une
boite automatique à 6 rapports pour le D-Max et 7 rapports pour la Navara.
Elles se sont par contre montrées relativement moyenne à l’utilisation avec des
choix de rapport pas toujours optimaux faisant parfois rugir le moteur
inutilement. Néanmoins, elles procurent une conduite moins fatigante qu’avec
une boite manuelle même si elles ne feront pas l’unanimité chez les puristes de
ce genre-là. A part cela, ces deux véhicules s’avèrent agréables à conduire
avec néanmoins une direction un peu plus dure sur le D-max pouvant être
fatigante en ville lorsqu’il est nécessaire de se garer ou de manœuvrer
régulièrement.  

La préparation  

D’aspect extérieur, il est plutôt aisé de
reconnaître ces deux versions spéciales du Navara et du D-max. En effet, on
pourrait facilement croire à deux demis frère dont l’un est plus petit et plus
subtile et l’autre plus musclé et tape à l’œil.

Le Nissan correspond bien à la version plutôt
subtile, élargit et rehaussé mais pas de trop grâce à des roues en 32 pouces
avec des pneus mixtes (usage 50% route 50% tout terrain) nécessitant d’élargir
les passages de roue de la carrosserie de 2 cm de chaque côté (avec un petit
plus marqué dessus : un rappel de la pression des pneus) et la pose d’une
rehausse de la suspension de 2 cm. Ce véhicule est donc plus imposant qu’un
modèle classique et cela est accentué également avec le montage d’un schnorkel
(prise d’air surélevée) permettant de passer dans des gués plus profonds. De
plus, « Artic Trucks » à prévu les protections nécessaires à aller
affronter les chemins ou les terrains très accidentés et jonchés d’embuches
tels que les protections inférieures du moteur, de la boite de vitesse et du
réservoir. De cette façon, le véhicule peut plus facilement glisser sur les
obstacles et surtout ne pas risquer d’abimer la mécanique. D’ailleurs, de façon
à pouvoir aller plus loin en tout terrain, « Artic Trucks » prend un
véhicule de base muni du blocage de différentiel arrière et rajoute le blocage
de différentiel avant 100% vérrouillable une fois le blocage arrière et les
vitesses courtes enclenchées. Une fois ces 2 blocages enclenchés, il en faudra
vraiment beaucoup pour arrêter ce Navara déjà éfficace en dehors de la route en
temps normal.

En ce qui concerne maintenant notre grand
demi-frère musclé, c’est-à-dire notre Isuzu D-max At35, celui-ci à une
préparation complètement différente. En effet, « Artic Trucks » est
parti d’un modèle classique, sans blocage de différentiel arrière pour adapter
son travail plutôt sur la suspension et la hauteur du véhicule. En effet, les
roues sont ici des 35 pouces de diamètre, ce qui augmente la garde au sol du
véhicule de 6 cm et l’élargit de 9 cm. Il a donc été nécessaire de rehausser le
véhicule de 6 cm et de lui ajouter des élargisseurs de voie avec des bavettes
de 9 cm. Le tout procure donc un résultat de 18 cm plus large et 12 cm plus
haut, autant dire que ça ne passe pas inaperçu chez nous. De plus, « Artic
trucks » a fourni un gros travail sur la suspension de ce véhicule en y
incluant des amortisseurs et des ressorts (à l’avant) de marque
« Fox » (spécialiste américain de la suspension haute performance).
Grâce à cette monte, ce pick up est taillé pour la piste et n’est pas près
d’avoir une casse de la suspension ou un amortisseur qui surchauffe (même si le
véhicule n’est pas taillé non plus pour le rallye Dakar). Ce combiné assure
d’ailleurs un meilleur confort en conduite normale étant donné que la
suspension avant est un peu plus ferme et rebondit donc moins sur les casses
vitesses, l’arrière reste par contre assez ferme signe que nous conduisons bel
et bien un pick up. Mis à part cet ensemble « roues-suspension », les
soubassements du véhicule ont également été protégés avec des plaques pour le
moteur, les boites de vitesses, le réservoir et aussi une coque de protection
de la boule de pont arrière. Et enfin, le préparateur à également penser à
l’aventure nocturne en y incluant un a bar avec deux petites barres leds
« Lazer » venant éclairer la piste quasiment comme si nous étions en
plein jour.

Pour conclure la préparation de ces deux pick
up, ils ont également un point commun : les sièges badgés « Artic
Trucks » et le logo « Artic Trucks » rappelé sur la carrosserie
et dans l’habitacle démontrant bien que ce sont des versions spéciales.
D’ailleurs, ces versions sont tout à fait homologuées chez nous par les
constructeurs ce qui permet de passer au contrôle technique sans crainte, ce
qui n’est pas le cas si vous réalisez la même préparation sur un modèle
classique via un préparateur indépendant.

Les prix

L’isuzu D-max affiche un prix de départ
relativement réduit avec 27 830€ TVAC (en version « L ») pour une
version single cab basique. Le modèle essayé était une version double cabine
« LS » avec boite automatique au prix de base de 34 243€ TVAC auquel
il faut rajouter l’onéreux pack AT35 à 17 787€ TVAC et les quelques options
tels que l’attache remorque, le système de navigation avec caméra de recul, les
sièges en cuir et chauffants et la peinture métallisée. Cela nous fait donc un
total de 56 132€ TVAC auquel il faut rajouter un couvre benne d’une valeur de
3000 – 4000€ TVAC selon le modèle choisi.

La Nissan Navara affiche quant à lui un prix
de départ de 31 148€ TVAC pour une version « K/C Visia » en simple
cabine. Le modèle essayé était quant à lui une version double cabine Tekna+
soit avec un prix de base de 45 433€ TVAC. A cela il faut bien sûr ajouter le
pack « Artic Truck » valant environ 14 000€ TVAC et les quelques
options supplémentaires. Cela donne donc un véhicule avoisinant les 60 000€
TVAC.

Conclusion

Ces deux modèles sont aussi unique l’un que
l’autre et s’ils possèdent une partie de leur nom en commun, ils se présentent
da façon tout à fait différente vis-à-vis de leur préparation mais également de
leur confort. En effet, l’Isuzu est plus rustique et plus utilitaire que le
Navara qui bénéficie quant à lui d’un plus grand confort. D’autre part, les
prix finaux des modèles essayés sont approximativement les mêmes, soit environs
55 000 – 60 000€ euros. Autrement dit, l’originalité et le fait de rouler
dans un véhicule unique et différent des autres se paie relativement cher. Et
enfin les capacités de ces deux véhicules sont quasiment identiques étant donné
qu’ils savent tous les deux tirer 3,5T et charger 1 tonne dans leur benne. Le
choix doit donc se faire entre le look plus discret mais subtil et le confort
ou bien plutôt le look musclé et la vocation plus utilitaire, rustique.

Nicolas Vandersleyen