Nicolas Vandersleyen
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Si le monde des pick up est en pleine expansion et que de plus en plus de marques automobiles décident de s’affronter sur ce marché, certains de ces constructeurs n’hésitent pas à repousser les limites de l’originalité mais aussi les limites des capacités de leur véhicule en question. C’est ainsi que 3 marques : Toyota, Isuzu et Nissan ont décidés de s’allier au préparateur indépendant « Artic Trucks », spécialisé dans la transformation de 4X4 pour pouvoir circuler sur les glaciers en Islande. Grâce à cette alliance, il en ressort des véhicules tout à fait hors normes et bodybuildés permettant de décupler les capacités hors route de ces engins. Nous avons eu la chance d’en avoir 2 à l’essai, il s’agit de l’Isuzu D-Max AT35 et du Nissan Navara AT32, deux modèles portant les même initiale « AT » mais n’ayant pas du tout la même préparation.

Les modèles 

Ces deux véhicules sont à la base de simples pick up de chez Isuzu et Nissan comportant donc respectivement les moteurs 2,3L DCI 190 ch (à 3750 tr/min), 450 Nm (1500 à 2500 tr/min) de couple et 1,9L turbodiesel de 164 ch (à 3600 tr/min) et 360Nm (de 2000 à 2500 tr/min) de couple. Le moteur Isuzu possède également une petite particularité étant donné qu’il arrive à répondre à la norme Euro 6 actuelle sans système SCR (Selective catalyst reduction) et donc sans adBlue. Isuzu, arrive en effet à jouer avec la gestion moteur (enrichissement, hausse de température des gaz d’échappement et posts-injections) et un catalyseur à NOx pour réduire ceux-ci et passer les normes Euro. Cela évite donc des surcoûts au consommateur et d’éventuels sources de problèmes (surtout lorsque le client se trouve au milieu de nulle part). La question qui se pose est donc jusqu’à quand, quelle norme, Isuzu sera – t’il capable de conserver cet avantage ?

A côté de cela, Nissan utilise un système SCR de façon à répondre aux normes mais possède par contre un avantage du côté de la puissance et du couple plus important et sur une plus grande plage d’utilisation délivré par son moteur 2,3L.

Les deux modèles essayés étaient équipé d’une boite automatique à 6 rapports pour le D-Max et 7 rapports pour la Navara. Elles se sont par contre montrées relativement moyenne à l’utilisation avec des choix de rapport pas toujours optimaux faisant parfois rugir le moteur inutilement. Néanmoins, elles procurent une conduite moins fatigante qu’avec une boite manuelle même si elles ne feront pas l’unanimité chez les puristes de ce genre-là. A part cela, ces deux véhicules s’avèrent agréables à conduire avec néanmoins une direction un peu plus dure sur le D-max pouvant être fatigante en ville lorsqu’il est nécessaire de se garer ou de manœuvrer régulièrement.  

La préparation  

D’aspect extérieur, il est plutôt aisé de reconnaître ces deux versions spéciales du Navara et du D-max. En effet, on pourrait facilement croire à deux demis frère dont l’un est plus petit et plus subtile et l’autre plus musclé et tape à l’œil.

Le Nissan correspond bien à la version plutôt subtile, élargit et rehaussé mais pas de trop grâce à des roues en 32 pouces avec des pneus mixtes (usage 50% route 50% tout terrain) nécessitant d’élargir les passages de roue de la carrosserie de 2 cm de chaque côté (avec un petit plus marqué dessus : un rappel de la pression des pneus) et la pose d’une rehausse de la suspension de 2 cm. Ce véhicule est donc plus imposant qu’un modèle classique et cela est accentué également avec le montage d’un schnorkel (prise d’air surélevée) permettant de passer dans des gués plus profonds. De plus, « Artic Trucks » à prévu les protections nécessaires à aller affronter les chemins ou les terrains très accidentés et jonchés d’embuches tels que les protections inférieures du moteur, de la boite de vitesse et du réservoir. De cette façon, le véhicule peut plus facilement glisser sur les obstacles et surtout ne pas risquer d’abimer la mécanique. D’ailleurs, de façon à pouvoir aller plus loin en tout terrain, « Artic Trucks » prend un véhicule de base muni du blocage de différentiel arrière et rajoute le blocage de différentiel avant 100% vérrouillable une fois le blocage arrière et les vitesses courtes enclenchées. Une fois ces 2 blocages enclenchés, il en faudra vraiment beaucoup pour arrêter ce Navara déjà éfficace en dehors de la route en temps normal.

En ce qui concerne maintenant notre grand demi-frère musclé, c’est-à-dire notre Isuzu D-max At35, celui-ci à une préparation complètement différente. En effet, « Artic Trucks » est parti d’un modèle classique, sans blocage de différentiel arrière pour adapter son travail plutôt sur la suspension et la hauteur du véhicule. En effet, les roues sont ici des 35 pouces de diamètre, ce qui augmente la garde au sol du véhicule de 6 cm et l’élargit de 9 cm. Il a donc été nécessaire de rehausser le véhicule de 6 cm et de lui ajouter des élargisseurs de voie avec des bavettes de 9 cm. Le tout procure donc un résultat de 18 cm plus large et 12 cm plus haut, autant dire que ça ne passe pas inaperçu chez nous. De plus, « Artic trucks » a fourni un gros travail sur la suspension de ce véhicule en y incluant des amortisseurs et des ressorts (à l’avant) de marque « Fox » (spécialiste américain de la suspension haute performance). Grâce à cette monte, ce pick up est taillé pour la piste et n’est pas près d’avoir une casse de la suspension ou un amortisseur qui surchauffe (même si le véhicule n’est pas taillé non plus pour le rallye Dakar). Ce combiné assure d’ailleurs un meilleur confort en conduite normale étant donné que la suspension avant est un peu plus ferme et rebondit donc moins sur les casses vitesses, l’arrière reste par contre assez ferme signe que nous conduisons bel et bien un pick up. Mis à part cet ensemble « roues-suspension », les soubassements du véhicule ont également été protégés avec des plaques pour le moteur, les boites de vitesses, le réservoir et aussi une coque de protection de la boule de pont arrière. Et enfin, le préparateur à également penser à l’aventure nocturne en y incluant un a bar avec deux petites barres leds « Lazer » venant éclairer la piste quasiment comme si nous étions en plein jour.

Pour conclure la préparation de ces deux pick up, ils ont également un point commun : les sièges badgés « Artic Trucks » et le logo « Artic Trucks » rappelé sur la carrosserie et dans l’habitacle démontrant bien que ce sont des versions spéciales. D’ailleurs, ces versions sont tout à fait homologuées chez nous par les constructeurs ce qui permet de passer au contrôle technique sans crainte, ce qui n’est pas le cas si vous réalisez la même préparation sur un modèle classique via un préparateur indépendant.

Les prix

L’isuzu D-max affiche un prix de départ relativement réduit avec 27 830€ TVAC (en version « L ») pour une version single cab basique. Le modèle essayé était une version double cabine « LS » avec boite automatique au prix de base de 34 243€ TVAC auquel il faut rajouter l’onéreux pack AT35 à 17 787€ TVAC et les quelques options tels que l’attache remorque, le système de navigation avec caméra de recul, les sièges en cuir et chauffants et la peinture métallisée. Cela nous fait donc un total de 56 132€ TVAC auquel il faut rajouter un couvre benne d’une valeur de 3000 – 4000€ TVAC selon le modèle choisi.

La Nissan Navara affiche quant à lui un prix de départ de 31 148€ TVAC pour une version « K/C Visia » en simple cabine. Le modèle essayé était quant à lui une version double cabine Tekna+ soit avec un prix de base de 45 433€ TVAC. A cela il faut bien sûr ajouter le pack « Artic Truck » valant environ 14 000€ TVAC et les quelques options supplémentaires. Cela donne donc un véhicule avoisinant les 60 000€ TVAC.

Conclusion

Ces deux modèles sont aussi unique l’un que l’autre et s’ils possèdent une partie de leur nom en commun, ils se présentent da façon tout à fait différente vis-à-vis de leur préparation mais également de leur confort. En effet, l’Isuzu est plus rustique et plus utilitaire que le Navara qui bénéficie quant à lui d’un plus grand confort. D’autre part, les prix finaux des modèles essayés sont approximativement les mêmes, soit environs 55 000 – 60 000€ euros. Autrement dit, l’originalité et le fait de rouler dans un véhicule unique et différent des autres se paie relativement cher. Et enfin les capacités de ces deux véhicules sont quasiment identiques étant donné qu’ils savent tous les deux tirer 3,5T et charger 1 tonne dans leur benne. Le choix doit donc se faire entre le look plus discret mais subtil et le confort ou bien plutôt le look musclé et la vocation plus utilitaire, rustique.

Nicolas Vandersleyen

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