Nicolas Vandersleyen
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Chez Jaguar, le modèle F-Type est le descendant direct de la type E d’il y a 60 ans. Nous avons d’ailleurs la chance de la voir circuler sur nos routes depuis 2013. Bien sûr les évolutions se sont succédées et pour plus de détails nous vous renvoyons à notre essai précédent concernant la F-Type 2.0l P300, qui nous servira aussi de base comparative, mais dans lequel se trouve l’historique de ce fameux modèle : https://auto4x4enroueslibres.com/2021/01/02/jaguar-f-type-rwd-r-dynamic-300-ps-aut-coupe-un-petit-moteur-mais-une-grande-sportivite/. Aujourd’hui, dans cet article, c’est bien du modèle F-Type que nous allons parler mais pas n’importe lequel ! En effet, il s’agit de la version la plus gonflée de ce coupé, celle qui ravi le cœur des passionnés et des amateurs de sensations fortes : le modèle V8 compressé 5.0l de 575ch (à 6500 tr/min) et 700 Nm de couple (entre 3500 et 5000 tr/min). Hmmm le doux ronron du V8 sonne déjà à nos oreilles… 

Petit aperçu de notre essai en vidéo

Après avoir eu le modèle 2.0l P300 à l’essai, cela valait la peine de découvrir cette version musclée afin de pouvoir apprécier les avantages et les inconvénients de chacun. Ainsi nous retrouvons donc le même intérieur avec le même tableau de bord et les mêmes défauts comme par exemple le manque de réactivité du système multimédia et GPS de l’écran central. Mise à part cela, l’intérieur est bien fini, l’équipement est au complet avec notamment un combiné d’instruments digital et il ne manque de rien. Bien sûr les sièges réglables électriquement sont un peu dur mais maintiennent parfaitement bien le corps sur la route. Heureusement pour une voiture de sport. Au final, le confort est de très bonne qualité étant donné la vocation de ce coupé. On peut simplement regretter que cet intérieur ne soit pas un peu plus moderne pour une voiture de cette classe et de ce tarif. On imagine fort bien que cela va arriver d’ici peu vu le nouvel intérieur qui vient d’être présenté pour le F-Pace ( https://auto4x4enroueslibres.com/2020/12/15/les-breves-d-auto-4×4-en-roues-libres-novembre-decembre-2020/). 

Une fois assis à la place du conducteur, il est temps de réveiller les chevaux sous le capot ! A ce moment-là, il va de soi que le sourire monte aux lèvres du conducteur, du passager, mais aussi des divers voisins et passants attirés par le vrombissement du V8 Jaguar. Il faut dire aussi que la ligne de caisse splendide et la couleur jaune de notre modèle d’essai ne manquaient pas d’attirer l’attention, ce qui nous a valu plusieurs signes et commentaires amicaux. Une fois parti sur la route, il faut un peu s’habituer au long capot et à la largeur des ailes à l’arrière mais la visibilité reste très correcte et les aides à la conduite ne manquent pas. Cela nous aide bien pour les manœuvres !

Bien sûr, ce n’est pas en ville que ce bolide s’exprime le mieux, entre les limitations de vitesse de plus en plus restrictives et les casse-vitesses taillés pour les 4X4, cette Jaguar peine à trouver sa place. Sur route et autoroute par contre elle se veut particulièrement agréable, parfois joueuse, et le V8 ne demande qu’une chose : lâcher les chevaux ! Seulement, il faut rester attentif car nous nous retrouvons vite à des vitesses non réglementées… du moins pour notre pays. Malgré cela, une fois lancé sur autoroute cette Jaguar se laisse aller sur une excellente installation audio, avec en prime le délicat son des 8 cylindres en arrière-plan. Il est alors possible de parcourir des centaines de kilomètres à l’aise. Notons également que nous sommes arrivés à une consommation de 11,5l aux 100kms sur autoroute, ce qui n’est pas énorme comparé au 2.0l avec lequel on peinait à descendre en dessous de 10l. 

L’autoroute c’est bien, mais les sensations c’est mieux ! C’est pourquoi nous sommes allés sur des petites routes de campagnes sinueuses pour apprécier ce coupé au mieux. Et bien c’est là que cette F-Type trouve sa place ! En effet, on peut alors pleinement apprécier les reprises fulgurantes de ce bolide, le frein moteur époustouflant dû au couple élevé du V8 et bien sûr le son ! Seul le freinage aurait pu être un peu plus incisif. A cela s’ajoute aussi un petit comportement joueur de l’arrière. Au début on se laisse surprendre vu que c’est une 4 roues motrices mais on finit par bien le maîtriser. En effet Jaguar a décidé de laisser une prédominance de propulsion même si les roues avant ne sont jamais totalement démunies de traction. De quoi s’amuser mais pas trop ! De plus, même avec l’ESP désactivé, nous n’avons pas le contrôle total sur le véhicule (d’autres aides tel que le traction control, restent actives). Niveau sécurité c’est préférable même si pour les amateurs de glissades cela est un peu frustrant pour une sportive. D’ailleurs vu la pluie et les routes grasses de ce mois de décembre, les conditions ne furent pas des plus idéales pour ce genre de coupé sur-vitaminé. Nous sommes donc restés attentifs « aux décrochages de l’arrière » tout en prenant du plaisir. Enfin, nous avons pu remarquer un comportement globalement moins agressif qu’avec le modèle 2.0l dû au couple élevé à bas régime et au son mélodieux dès les premiers tours moteurs. Le 2.0l demandait une conduite plus vive dû aux bas régimes creux, il fallait aller chercher la mise en route du turbo et le « faux son » dans les baffles qui va avec. Bref aussi étonnant que ça puisse paraître, rouler en V8 fait conduire plus zen. 

Petite remarque, nous avons aussi pu remarquer une philosophie particulièrement différente de la F-Pace que nous avions essayé en janvier dernier avec le même moteur (https://auto4x4enroueslibres.com/2020/03/25/jaguar-f-pace-svr-un-vrombissement-a-couper-le-souffle/). En effet, cette dernière était beaucoup moins joueuse et « collait » plus à la route que la F-Type, autrement dit, plus facile à prendre en main pour le commun des mortels. Il s’agit donc bien là d’un choix de jaguar d’avoir gardé une F-Type joueuse, ce qui est préférable vu le profil de cette voiture. 

Nous avons évoqué à plusieurs reprise la belle tonalité du V8 ! Élément crucial quand on parle de V8 ! En effet, comparé au modèle P300, il s’agit ici d’un vrai son de V8 avec de vrais clapets dans l’échappement, ce qui donne un résultat qui s’entend aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. De plus le son n’a aucune comparaison possible avec le 2.0l. Même si ce dernier procure un bon agrément intérieur, le son de l’extérieur est décevant et dans tous les cas la tonalité du V8 le dépasse de la tête et des épaules. Heureusement me direz-vous. Ainsi, cette F-Type V8 sait à la fois se faire entendre au démarrage ou lors des fortes accélérations mais elle sait aussi rester calme et discrète vu les bas régimes de rotation du V8. Dans ce dernier cas, le ronronnement se fait entendre dans l’habitacle mais très peu dehors, de quoi passer inaperçu en ville. D’ailleurs, en règle générale, on aura plus envie de baisser la radio et d’écouter cette belle mélodie quel que soit notre manière de rouler. Au niveau des clapets nous n’avons pas noter un très grand changement avec ou sans. En effet, le son est plus rauque à bas régime avec les clapets ouverts mais à hauts régimes difficile de noter la différence.

Enfin, parlons tarif, alors que notre modèle P300 R-dynamic très bien équipé valait 83 946€, ce modèle bodybuildé vaut 127 530€ TVAC hors options, ce qui donne 135 755€ pour le modèle essayé. La différence est quand même sensible pour un plus gros moteur et 4 roues motrices… Le modèle intermédiaire AWD, muni du même V8 Supercharged mais ramené à 450ch et valant 99 980€ peut sûrement faire l’affaire et procurer un aussi bon agrément même s’il ne fera pas le même chrono. A noter que ce dernier est aussi disponible en propulsion pour 93 880€, de quoi améliorer les glissades tout en ayant le V8. 

Enfin, la dernière chose à prendre en compte concerne les taxes : 

  • Flandres : 
    • TMC : 
      • 2.0l : 3204,09€
      • V8 : 6143,01 €
    • Taxe de circulation annuelle :
      • 2.0l : 1988,7€
      • V8 : 2953,89€
  • Bruxelles : 
    • TMC : 
      • 2.0l : 4957 €
      • V8 : 4957€
    • Taxe de circulation annuelle :
      • 2.0l : 1886,94€
      • V8 : 2617,18€
  • Wallonie : 
    • TMC : 
      • 2.0l : 4957 €
      • V8 : 4957€
    • Taxe de circulation annuelle :
      • 2.0l : 1886,94€
      • V8 : 2617,18€
    • Eco Malus : 
      • 2.0l : 1000€
      • V8 : 1500€ 

 A la lumière de ces derniers chiffres, on peut donc voir que les taxes à payer restent élevées quel que soit la motorisation. Néanmoins le 2.0l a son avantage avec sa taxe de circulation réduite.

En conclusion, nous avons très fortement apprécié ces deux essais et nous nous sommes régalés. En effet, les deux modèles sont agréables, joueurs et ne manquent pas de vous procurer de belles sensations. Alors bien sûr si les moyens vous le permettent le V8 reste un cran au-dessus de son homologue P300, ce moteur vaut vraiment la peine aussi bien au niveau de son agrément que de son style de conduite « moins agressif » tout en ayant du répondant et un son mélodieux. Néanmoins, dans le cas contraire, il ne faut pas refuser une si belle et agréable machine parce que ce n’est qu’un 2.0l dedans. On peut simplement regretter le fait que ce 2.0l ne fait pas beaucoup mieux au niveau consommation que le V8, 11l en moyenne contre 12,5l en moyenne pour le V8, la différence n’est pas énorme… Dernière chose, il ne faut pas oublier que ces deux modèles sont aussi disponibles en version cabriolet, ce qui est intéressant en été. Nous aurons peut – être l’occasion de réaliser un article au printemps sur ce modèle-là. 

Article & vidéo : Nicolas Vandersleyen

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